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23/08/2005

SON BUT ? AIDER LES MIGRANTS A ÊTRE « ACTEURS » DANS LA SOCIETE

MURAT DAOUDOV
ANCIEN REGUGIE POLITIQUE …IL VEUT ÊTRE « UN JETEUR DE PONTS »
Après avoir suivi le parcours du combattant comme demandeur d’asile, Murat va organiser une formation citoyenne pour migrants.

LA CAPITALE 22-08-2005
Par Marc Beaudelot

 


Il est né et il a grandi en Tchétchénie. Après avoir fui ce pays dévasté par la guerre, le voici étudiant le journalisme à Istanbul. Ensuite, il arrive en Belgique, comme candidat réfugié politique. Et il en a bavé. Même s’il ne s’étend pas sur cette épisode, ni sur les jobs successifs qu’il a remplis.
Il fut le premier membre du conseil consultatif des étrangers de la Ville à être originaire d’un pays de l’Est. Doué pour les langues, il avoue en avoir très vite pratiqué quatre (anglais, russe, turc et tchétchène) et en parler convenablement aujourd’hui neuf !
Depuis deux ans, Murat travaille au Centre pour l’égalité des chances où il s’occupe du droit des migrations et d’asile. Sélectionné parmi une centaine des candidats. « Durant ma demande d’asile, j’ai appris les procédures à fond ‘regroupement familial…). J’ai aussi été aidé par mon expérience associatif, notamment à Laeken. »
Il y a peu, son projet a fait partie de ceux sélectionnés par la Fondation Roi Baudouin. L’idée ? « Dispenser, pendant dix mois, une série de séances d’informations pour des migrants vivants en Belgique depuis quelques années. Et qui présentent toutes les caractéristiques pour devenir des citoyens actifs. De par l’expérience acquise dans leur pays d’origine, dans la vie associative, les comités de quartier ou les mouvements de jeunesse. Mais qui, amenés à émigrer en Belgique, se retrouvent dans une situation difficile où ils ont tour perdu : ils ne connaissent pas la langue, sont confrontés à la procédure d’asile, se découragent, travaillent dans un domaine qui n’est pas le leur. Alors qu’ils pourraient être acteurs au profit de leurs communauté ou de la société belge. »  
Le groupe sera constitué à partir de septembre. Et le programme s’étalera sur dix mois. Avec, à la fois des séances de formation (politique belge et européenne, modes de participation citoyenne en Belgique et en Europe, histoire du mouvement syndical, modèles de gestion de la diversité…) et des visites dans des institutions belges (parlementaires venant de l’associatif, humanitaires, personnes de la société civile). Lui-même donnera certaines de ces formations.
Une fois par mois aussi, il aura un entretien individuel avec chaque membre du groupe formé. Pour l’aider à réaliser son projet. « S’il est d’ordre politique, je le mettrai en contact avec l’un ou l’autre politique pour établir le contact. Même chose s’il cherche son épanouissement dans le culturel, l’associatif ou l’humanitaire. »
Mais pourquoi s’investir ainsi ? « Tout est possible, il faut vouloir, il suffit de faire des efforts. J’ai eu la chance de rencontrer les gens qui m’ont soutenu. J’ai eu ce courage, cette force et maintenant je veux aider les personnes qui n’ont pas (encore) eu cette chance et ces mêmes soutiens. »
S’il se réjouit du soutien de la Fondation (qui lui alloue les moyens  financiers et son réseau de connaissances), que compte-t-il retirer personnellement de cette expérience ? «  Le plaisir d’avoir partagé un bagage avec d’autres et les voir motivés à devenir des acteurs de la société civile de demain. Je voudrais arriver à devenir un jeteur de ponts, un lien entre les gens… »
 

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