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04/10/2009

I'm back

Retour après une pause longue et silencieuse...

Back after a long and silent pause...

Uzun ve sessiz bir aradan sonra...2008-03 3050320.JPG

09:47 Posted in Blog | Permalink | Comments (0)

02/02/2007

Prix du Journalisme pour la Diversité Culturelle Euro-Med 2006

 
Prix du Journalisme pour la Diversité Culturelle Euro-Med 2006
pour Hugue Dorzee et Murat Daoudov. *
Bruxelles, le 8 août 2006

Monsieur, Madame,

Comme vous vous rappellerez sans doute, en janvier et février de cette année une série d’articles portant sur l’organisation de la religion islamique en Turquie, le rôle de la Direction générale des affaires religieuses en Turquie et au sein de la communauté turque en Belgique avait été publiée dans le quotidien belge Le Soir. Cette série avait été réalisée ensemble par le journaliste du Soir Hugues Dorzée et Murat Daoudov, expert indépendant.

Nous sommes aujourd’hui très heureux d’apprendre que la série a reçu le "Prix du Journalisme pour la Diversité Culturelle Euro-Med 2006". Cette compétition est organisée par la Fondation Euro-Méditerranéenne Anna Lindh et la Fédération internationale des journalistes et nous sommes très honorés par une telle distinction.

Nous souhaitons exprimer toute notre gratitude à la Fondation Euro-Méditerranéenne Anna Lindh et à la Fédération internationale des journalistes. Nous remercions également la Fondation Roi Baudouin de Belgique et tous ceux qui nous ont aidé dans la réalisation de ce remarquable projet.

Hugues Dorzee - Murat Daoudov

 

WAFIN.BE

http://www.wafin.be/articles/national-56.phtml

 

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Cérémonie de la remise du premier Prix Euro-Med du journalisme sur la diversité culturelle, par la Fondation Anna Lindh et la Fédération Internationale des Journalistes à l’ Institut suédois à Alexandrie 10 septembre 2006 Déclaration au nom du jury Dr

Traugott Schoefthaler, Directeur exécutif de la Fondation Anna Lindh Pourquoi la

Fondation Anna Lindh et la Fédération Internationale des Journalistes ont créé un Prix Euro-Med du journalisme sur la diversité culturelle? La région euro-méditerranéenne, située des deux rives de la Méditerranée, englobe les 25 Etats membres de l'Union européenne, ainsi que leurs 10 voisins au Sud et à l'Est du bassin. Tous sont membres du partenariat euro-méditerranéen, mis en place il y a plus de 10 ans. Un de ses principaux objectifs est d’assurer le respect de la diversité culturelle et religieuse dans les sociétés ou il existent tant de diversité, mais peu de respect. Il n'existent même pas des connaissances mutuelles autre que superficielles. C'est pourquoi nous croyons que les journalistes font face à un véritable défi, et nous désirons encourager ceux qui font de cet objectif leur propre engagement professionnel. Pourquoi nous récompensons les jeunes journalistes? Tout simplement parce que ma génération a failli dans cette mission. Nous n’avons pas pris au sérieux les signes de méfiance et de frustration grandissantes envenimant les relations politiques comme culturelles entre le Nord et le Sud. Nous avons besoin de nouvelles idées et j'espère, comme l’ont fait toutes les générations précédentes, que les jeunes seront capables d'en faire mieux. Le fait de connaître nos propres défauts doit nous mener nous engager pour que l’on cède la place aux idées de cette jeune génération. Avant de vous présenter les lauréats du premier Prix Euro-Méditerranéen du journalisme sur la diversité culturelle, permettez moi de dire un mot sur les journalistes qui ont reçus une mention d'honneur; dans l'ordre alphabétique:

....................................

 

 

Hugues Dorzée:

 

J'appelle maintenant Hugues Dorzée, 34 ans, de la Belgique,  lauréat pour son série d'articles "La Turquie d'Atatürk, Sainte république", publié en français en février 2006 dans le quotidien belge Le Soir. Le reportage a été réalisé avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin et  l'assistance de Murat Daoudov.

 

 

Il a reçu sont diplôme de journalisme de l'Université de Liège en Belgique, et a travaillé en tant que pigiste dans plusieurs maisons de presse belges. Depuis 1998 il travaille pour Le Soir, le quotidien français le plus important en Belgique. Il est spécialiste des questions de l'immigration et de l'intégration sociale, ainsi que les cultes et croyances religieux et sociaux. Les articles présentent en profondeur les relations, les ambiguïtés, les contradictions et la coexistence entre l'Islam officiel, les pratiques religieuses ainsi que l'idéologie laïque et les institutions existantes aujourd'hui en Turquie. En outre, ils se focalisent sur le rôle du ministère des affaires religieuses turque (Diyanet) pour la communauté turque à l'étranger, en prenant pour exemple le cas de la Belgique.

 

Le jury a estimé que ces articles sont le résultat d'un reportage bien conçu et bien structuré, évitant tous genres de jugement moral et donnant un espace pour des points de vue multiples. L'auteur fait disparaître cette obsession assez répandue d'islamophobie, en dépeignant l'Islam en tant qu'aspect régulier et bien organisé de la vie quotidienne. Il souligne aussi l'importance de la présence des institutions islamiques en Belgique, oeuvrant  pour le bien-être des communautés musulmanes.

 

Félicitations à Hugues Dorzée et Le Soir.

 

20:44 Posted in Activité | Permalink | Comments (0)

23/08/2005

SON BUT ? AIDER LES MIGRANTS A ÊTRE « ACTEURS » DANS LA SOCIETE

MURAT DAOUDOV
ANCIEN REGUGIE POLITIQUE …IL VEUT ÊTRE « UN JETEUR DE PONTS »
Après avoir suivi le parcours du combattant comme demandeur d’asile, Murat va organiser une formation citoyenne pour migrants.

LA CAPITALE 22-08-2005
Par Marc Beaudelot

 


Il est né et il a grandi en Tchétchénie. Après avoir fui ce pays dévasté par la guerre, le voici étudiant le journalisme à Istanbul. Ensuite, il arrive en Belgique, comme candidat réfugié politique. Et il en a bavé. Même s’il ne s’étend pas sur cette épisode, ni sur les jobs successifs qu’il a remplis.
Il fut le premier membre du conseil consultatif des étrangers de la Ville à être originaire d’un pays de l’Est. Doué pour les langues, il avoue en avoir très vite pratiqué quatre (anglais, russe, turc et tchétchène) et en parler convenablement aujourd’hui neuf !
Depuis deux ans, Murat travaille au Centre pour l’égalité des chances où il s’occupe du droit des migrations et d’asile. Sélectionné parmi une centaine des candidats. « Durant ma demande d’asile, j’ai appris les procédures à fond ‘regroupement familial…). J’ai aussi été aidé par mon expérience associatif, notamment à Laeken. »
Il y a peu, son projet a fait partie de ceux sélectionnés par la Fondation Roi Baudouin. L’idée ? « Dispenser, pendant dix mois, une série de séances d’informations pour des migrants vivants en Belgique depuis quelques années. Et qui présentent toutes les caractéristiques pour devenir des citoyens actifs. De par l’expérience acquise dans leur pays d’origine, dans la vie associative, les comités de quartier ou les mouvements de jeunesse. Mais qui, amenés à émigrer en Belgique, se retrouvent dans une situation difficile où ils ont tour perdu : ils ne connaissent pas la langue, sont confrontés à la procédure d’asile, se découragent, travaillent dans un domaine qui n’est pas le leur. Alors qu’ils pourraient être acteurs au profit de leurs communauté ou de la société belge. »  
Le groupe sera constitué à partir de septembre. Et le programme s’étalera sur dix mois. Avec, à la fois des séances de formation (politique belge et européenne, modes de participation citoyenne en Belgique et en Europe, histoire du mouvement syndical, modèles de gestion de la diversité…) et des visites dans des institutions belges (parlementaires venant de l’associatif, humanitaires, personnes de la société civile). Lui-même donnera certaines de ces formations.
Une fois par mois aussi, il aura un entretien individuel avec chaque membre du groupe formé. Pour l’aider à réaliser son projet. « S’il est d’ordre politique, je le mettrai en contact avec l’un ou l’autre politique pour établir le contact. Même chose s’il cherche son épanouissement dans le culturel, l’associatif ou l’humanitaire. »
Mais pourquoi s’investir ainsi ? « Tout est possible, il faut vouloir, il suffit de faire des efforts. J’ai eu la chance de rencontrer les gens qui m’ont soutenu. J’ai eu ce courage, cette force et maintenant je veux aider les personnes qui n’ont pas (encore) eu cette chance et ces mêmes soutiens. »
S’il se réjouit du soutien de la Fondation (qui lui alloue les moyens  financiers et son réseau de connaissances), que compte-t-il retirer personnellement de cette expérience ? «  Le plaisir d’avoir partagé un bagage avec d’autres et les voir motivés à devenir des acteurs de la société civile de demain. Je voudrais arriver à devenir un jeteur de ponts, un lien entre les gens… »
 

00:20 Posted in Article | Permalink | Comments (2)

12/07/2005

Quand la migration se « sécuritise »…

« Quiconque est disposé à abandonner une partie de sa liberté au nom d'une prétendue sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre ». Benjamin Franklin. 



 


On dit que chacun voit les choses à travers ses propres lunettes. Moi, j’ai suivi la couverture médiatique des événements tragiques à Londres avec ma propre sensibilité, celle pour les droits fondamentaux qui, craignais-je, n’allaient pas sortir indemnes de ces attentats déstructeurs.

Depuis ces attaques, un nouveau coupable semble se dessiner: curieusement, ce ne sont pas les sinistres développements au niveau international ni les mouvances militantes qui se nourrissent volontiers de cette conjoncture de tension, qui sont les coupables. A en croire certains médias et les discours de divers « experts en sécurité», c’est le droit d’asile, « trop généreux, trop laxiste », qui serait à blâmer dans ce qui vient de se passer outre-Manche.    

Immanquablement, l’asile, présenté comme presque la cause de tous les maux, s’attire toutes les foudres.

L’émergence du « Londonistan » (ce vocable utilisé pour stigmatiser le « laisser faire » des autorités britanniques vis-à-vis des activistes islamiques à Londres), serait ainsi due à la politique d’asile laxiste et non pas à l’attitude consciente des autorités britanniques (qui peut être inspirée par des considérations géopolitiques, des liens historiques avec le monde musulmans etc, mais ce n’est pas le sujet de la présente réflexion). La Grande-Bretagne aurait perdu, avec son système d’immigration, tout contrôle sur ses frontières et les terroristes entreraient librement au pays… grâce à l’asile, qui mettrait en péril la sécurité nationale. Pas étonnant dès lors que suivant ces attentats la police italienne, prompte à prendre des mesures contre la menace terroriste, rapportait avoir organisé un grand coup de filet contre…les immigrants illégaux. La « national security » était ainsi sauve, les citoyens pouvaient dormir tranquillement.


Des événements tragiques servent souvent de prétexte pour museler les droits fondamentaux, « oubliant » que les vrais terroristes ne sont que très rarement des demandeurs d’asile. Bien que l’immigration/l’asile et le terrorisme soient des phénomènes distincts, on assiste de plus en plus à la « fusion » des deux dans les discours et l’imaginaire des Cassandres d’aujourd’hui.

Quand on observe la polémique autour de « Londonistan », il est utile de se rappeler que le débat similaire passionnait déjà la Grande-Bretagne il y a un siècle. A la fin du 19-ème et au début du 20-ème siècle on y discutait autour d’un autre londonistan : le laxisme vis-à-vis les réfugiés juifs politiquement actifs. A cause d’eux, Londres serait devenue « le quartier général du complot international des anarchistes ». A l’époque, dans la presse et au niveau politique britannique, on dénonçait déjà le droit d’asile comme trop permissif, qui attirerait à Londres des anarchistes juifs venant de l’Europe de l’Est, qui ne seraient que des potentiels terroristes.

Mais à l’époque, quand il était aussi question d'une « tolérance zéro » vis-à-vis les réfugiés politiques, le point de vue selon lequel l’immigration/asile et le crime/terrorisme devaient être traités séparément avait finalement remporté. Je ne suis pas sûr que ce sera le cas aujourd’hui, les tentations sont trop importantes. «La peur, instrument du mal »[1] est capable de beaucoup de choses. La frontière entre le droit (d’asile et d’immigration) et les impératifs de sécurité se brouille de plus en plus, l’accueil des réfugiés devient une « national security issue ».

Au début du 20-ème siècle, après de grands débats, la législation proposée version « hard » était rejetée en Grande-Bretagne, non pas parce que les personnes impliquées dans des actes de violence étaient dignes de protection, mais par le souci d’éviter que leurs méfaits affectent négativement le traitement de la majorités des migrants, comme l’indique le chercheur britannique Michael Collyer.

« Comme c'est notoire qu’il sera impossible d'appliquer les provisions de la [présente proposition de] Loi aux ports d'entrée, le voleur professionnel, les anarchistes ou la prostituée - souvent munis de beaucoup d'argent – devront seulement choisir leur route avec prudence et pourront entrer [au pays] aussi facilement qu'avant. Les immigrants ordinaires, le réfugié politique, l'impuissant et le pauvre – ceux-ci sont les gens qui tomberont dans les entraves de la Loi, et pourront être harcelés et bousculés au plaisir d'officiers mesquins sans le moindre droit de recours à la large justice des tribunaux anglais […] on peut seulement s’étonner que des gentlemen anglais puissent faire de telles propositions à la Chambre des Communs au 20-ème siècle”.

Dire que ces déclarations de Winston Churchill étaient publiées dans The Times du 31 mai 1904…

Murat Daoudov
11 juillet 2005 


[1] un titre de LLB du 5/07/05

 

02:00 Posted in Opinion | Permalink | Comments (0)

27/06/2005

Fondation Roi Baudouin - Moteur ! 2005

FRB: Projets soutenus

"Former les citoyens de demain"

Murat Daoudov souhaite mettre sur pied un cycle de séances de formation/information à destination des jeunes immigrés, pour les aider à acquérir des connaissances en matière de législation belge sur l’immigration, sur le système politique belge, ses institutions, son système électoral, sur la vie associative et la participation citoyenne organisée… Sa motivation première est d’inciter des ‘nouveaux migrants’ à devenir des citoyens actifs de demain et à aider leurs groupes ou communautés.

Individu ou organisation soutenu(e) : Murat Daoudov

http://www.kbs-frb.be/code/page.cfm?id_page=127&id=5374


Les " nieuwkomers " sont-ils parents pauvres du processus électoral musulman?

Suffrage-Universel.be, 17.02.2005


Le règlement électoral musulman publié récemment au Moniteur ne laisse pas indifférent, pour diverses raisons, plusieurs observateurs.

Ne me positionnant ni dans le camps de ceux qui ont soutenu ardemment le processus, ni dans celui qui a tiré à boulets rouges (je voulais en effet voir le verre à moitié plein), je souhaite partager avec les lecteurs une critique de ce règlement qui est, à mes yeux, révélateur d’une vision archaïque de la société et de la communauté musulmane de Belgique. Le constat d’un certain esprit qui, pour moi, a présidé à la rédaction de ce document a motivé ma décision personnelle de ne pas voter. La source de ma déception se trouve donc précisément dans le règlement, critiquable sur au moins un point.

Il s’agit des conditions prévues pour les candidats et précisément de l’obligation (outre les cinq ans de résidence) de bénéficier d’un droit d’établissement.

Encore au stade préparatoire de ce processus, j’avais contacté la Commission chargée du renouvellement, via un de ses membres, pour poser diverses questions relevant d’un domaine qui m’est cher, celui du droit des étrangers. Ainsi, j’ai été informé que sera accepté, pour la notion de résidence, tout séjour couvert d’un titre de séjour légal. C’est une condition de plus par rapport aux critères des élections de 1998 (où il était requis simplement d’avoir son domicile en Belgique depuis 1 ou 5 ans). Mais bon, ce n’est pas là mon point de critique.

Par contre, à ma grande surprise, le texte du règlement, une fois affiché sur le site de la Commission, stipulait que les candidats doivent, outre les cinq ans de résidence, bénéficier de droit d’établissement. J’ai immédiatement repris contact avec le même membre de la Commission pour attirer son attention sur le caractère discriminatoire et non raisonnable (parce qu’en principe une discrimination est permise là où elle est objective et raisonnable) de cette exigence. Alors qu’en 1998 aucune condition spécifique par rapport à la nature de droit de séjour de candidat ne figurait parmi les conditions, la Commission a mis ainsi un filtre fort en faisant jouer au titre de séjour des intéressés un rôle décisif.

On voit ici que la " régulation des flux migratoires " a fait son entrée sur la scène de la gestion du temporel du culte. Mais bon, il ne faut pas trop s’en étonner. Après tout, c’est dans l’air du temps. Quand le Danemark devient un lieu de pèlerinage…


Mais, y-a-t-il là une discrimination ?

C’est évident. Une personne qui bénéficie d’un droit de séjour illimité (réfugié reconnu, régularisé à titre définitif, apatride…qui a une " carte blanche ") qui vit en Belgique depuis plus de 5 ans et qui remplit toutes les autres conditions, ne pourra pas se porter candidat. Par contre, une personne qui bénéficie d’un établissement (et a donc une " carte jaune " de 5 ans) pourra le faire.

Cette discrimination est-elle objective et raisonnable ?

Pas du tout, puisque aujourd’hui il n’y a pratiquement pas beaucoup de différence en droit entre les bénéficiaires de séjour illimité et de l’établissement. Sans dire que les réfugiés reconnus sont même parfois plus privilégiés que les autres étrangers. Cette exclusion des bénéficiaires du droit de séjour illimité ne repose sur aucun motif raisonnable.

Exclure un musulman réfugié ou régularisé, qui vit en Belgique de plus de 5 ans, parce qu’il n’a pas d’établissement est d’autant plus arbitraire que l’établissement est une faveur accordée sur demande, après 5 ans de résidence et à condition d’avoir déjà obtenu le "séjour illimité ". Et justement, il y a un tas de gens qui vivent là depuis plus 5 ans et ne font pas ou ne veulent pas faire de demande d’établissement. A quoi bon la faire s’il n’y a quasi pas de différence entre le statut actuel et le statut sollicité ?

Mon interlocuteur m’a semblé convaincu de ce raisonnement et a promis d’y sensibiliser la Commission. Ma proposition était que, si on tient tant à ce que seulement ceux qui ont un séjour " solide " puissent se porter candidat, il fallait alors, au moins, modifier la phrase comme suit : " …bénéficient d’un droit de séjour illimité ou d’établissement ". Mais pas de chance pour les régularisés, les réfugiés et autres apatrides ! On m’a répondu que la Commission n’y avait pas vraiment pensé, mais maintenant il était trop tard pour changer quoique ce soit, car les formulaires étaient déjà en passe d’être envoyés à l’imprimerie.

Mais on m’a rassuré que les candidats potentiels pouvaient déposer leurs candidatures et la Commission les examinerait au cas par cas et accorderait une dérogation/ exception. Une faveur donc.

Avec tout mon respect, je ne pouvais pas ne pas être déçu par ce que j’apprenais. Que l’on insère une discrimination dans le règlement et qu’on l’entérine, pour raison des échéances de l’imprimerie, c’est difficile à comprendre. Surtout si on vous dit que vous pourriez toujours demander une faveur là où ça aurait dû être un droit.

C’est ici que je souhaite toucher au fond du sujet. Cette situation n’est en effet qu’une belle illustration du fait que les pouvoirs publics sont encore et toujours dans les vieilles conceptions de l’ "immigré", "allochtone", "musulman" d’il y a vingt- trente- quarante ans. Le musulman de Belgique, c’est le travailleur venu dans le années 60-70 ou ses "collatéraux" (regroupés familiaux qui l’ont suivi et suivent toujours). Il est donc déjà devenu belge ou a sa carte jaune. Point. Pas d’autres catégories…..

Je suis triste d’observer (pour avoir été assesseur lors des élections de 1998) qu’en 2004-2005 les décideurs sont mentalement encore là, en 1998, avec les vieilles conceptions plus du tout up-to-date. La nouvelle réalité sociale, celle de la présence des nouvelles communautés immigrées n’est apparemment pas encore intégrée mentalement pas les pouvoirs publics.

Le musulman aujourd’hui n’est plus exclusivement turc ou marocain. La communauté musulmane de Belgique d’aujourd’hui, ce sont aussi les Tchétchènes, les Ouïgours, les Azéris, les Kazakhs et les autres…Peut-on ignorer cette nouvelle donne ?

On pourrait me rétorquer que personne n’est exclu, que toute le monde est bienvenu et peut s’inscrire…

Oui, mais si on ne prend pas du tout en compte la spécificité de ces nouvelles communautés, si on ne leur crée pas un minimum de conditions pour qu’elles puissent aussi avoir voix au chapitre, c’est réduire à zéro leur chances d’accéder à cet organe censé les représenter aussi !

La spécificité de ces nouvelles communautés réside justement dans le fait qu’elles sont relativement nouvelles. Ces communautés sont là depuis à peu près 1999-2000, elles sont souvent composées des réfugiés et des régularisés. Mais elles sont musulmanes et par conséquent ont aussi besoin de cours de religion, de mosquées, d’imams etc.

Mais comment vont-elles faire, dans les conditions actuelles, pour propulser un des leurs dans l’organe représentatif des musulmans ? Il faut non seulement qu’il se trouve parmi elles des gens capables et parlant couramment la langue, qui ont déjà les 5 ans de résidence légale (d’accord avec le principe, même si cela réduira considérablement le nombre des potentiels candidats), mais de plus il faudra qu’ils aient leur "établissement". Ils auront beau trouver parmi eux des camarades remplissant toutes les autres conditions, résidant depuis 5 ans et ayant obtenu un séjour définitif, mais ils ne seront de toute façon pas éligibles, parce qu’on n’avait pas pensé à leurs communautés quand on prenait la plume pour écrire le règlement.

Mais bon, on leur dira qu’ils pourront demander une faveur à la Commission. Et ils devront accepter cette perspective de traitement "de seconde zone".

Cette histoire a laissé un goût amer parce que je m’étais justement investi au début dans l’information de ces nouvelles communautés par rapport au processus. Croyant de mon devoir de les informer et de les inciter à participer activement dans cet exercice citoyen, j’ai voulu apporter ma pierre à l’édifice. Ayant préparé un texte présentant le processus dans son contexte historique, j’ai traduit en russe et diffusé les trois premières communications de la Commission. Jusqu’à ce que j’aie pris connaissance du règlement, avec lequel le chemin de ces nouveaux musulmans de Belgique vers une représentation devenait très épineux.

Oui, ils pourront voter, ça oui. Il ne faut finalement, dira-t-on, qu’un un an de résidence légale. Mais seront-ils motivés à s’engager dans un processus dans lequel ils n’auront que peu de chance de mettre un candidat et où leurs votes iront finalement dans le pot commun, à d’autres communautés plus anciennes et mieux prises en compte ?

Dans ces conditions, faire une communication envers ces nouvelles communautés ressemble à faire la publicité pour une marchandise que les destinataires de message ne pourront que difficilement acheter. Le seuil des prix étant trop élevé pour leur portefeuille.



Murat Daoudov (daimohk@yahoo.com)
Membre du Conseil des Bruxellois d’origine étrangère

16.02.2005

P.S. Quant à l’auteur, il n’avait pas l’intention de poser sa candidature. Mieux vaut le préciser.


http://fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel/message/2546

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Turcophones : une famille élargie / Turkstaligen: een grote familie?

Dossier : « Voyage au Türkbeekistan ». Politique, octobre 2004

Ouïgours, Azéris, Kirghizes, Tatars ou Bachkirs, toutes ces minorités installées en Belgique ont la particularité de partager un dialecte turcophone sans être originaires de Turquie. Comment s’organisent-ils et quels liens entretiennent-ils avec la communauté turque ?

Murat Daoudov           
collaborateur du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme
(Observatoire des migrations)

 

L'effondrement de l'Union soviétique et l'émergence d'un espace turcophone qui s'étend de l'Europe de l’est à la Chine a suscité le grand intérêt de la Turquie où beaucoup ont vu dans ce bouleversement une occasion historique pour le développement des idées panturquistes[1], gardées au placard durant le règne soviétique sur l’Asie centrale et le Caucase. Durant les années nonante la Turquie a déployé de grands efforts pour retisser des liens avec ceux que les Turcs considèrent leurs «petits frères». Les sommets des chefs d’États  des pays turcophones, les émissions des chaînes de télévision turques sur ces régions et les investissements économiques conjugués à une ouverture massive de collèges et d‘universités[2] dans des régions turcophones visaient à cimenter le rapprochement des nations sœurs. Par ailleurs, un important programme d’Ankara permet à des dizaines de milliers de jeunes turcophones d’étudier en Turquie à l’aide d’une bourse étatique. Ce programme, outre sa vocation d’aide au développement, poursuit le but de former des nouvelles élites parlant le turc pour remplacer dans leurs pays des élites éduquées en russe. Vu ces liens historiques et ethniques, la Turquie était considérée par l’Occident comme un facteur - et un acteur - stabilisateur important pour la région dont il  espérait qu’elle adopte le modèle turc fondé sur la laïcité et l’économie libérale.

Ces interactions n’ont certainement pas été sans effet sur des diasporas turques en Europe qui ont accueillis avec beaucoup d’intérêt et de sympathie les nouveaux immigrés turcophones. Pour la plupart des Turcs d’Europe, c’est l’arrivée progressive des migrants et demandeurs d’asile venant de l’est qui a permis la découverte de ces «frères de sang» dont ils ont tant entendu parler dans des médias turcs. Mais, naturellement, ce phénomène suscitait plus d’intérêt chez ceux parmi les Turcs qui, de par leurs convictions politiques ou spirituelles, y étaient plus sensibles que les autres. C’est ainsi que, parmi les fractions turques, la Fédération turque de Belgique (nationaliste et pantouraniste) se distinguait par le soutien aux nouveaux turcophones. Et même si ce soutien ne se limitait pas toujours aux ethnies sœurs[3] - il devenait d’autant plus «légitime» vis-à-vis des communautés proches par le sang et par la langue - quand elles ont commencé à arriver en Belgique vers 1998.

La communauté turque, réputée pour sa charité, a bien aidé les nouveaux turcophones à surmonter les difficultés de l’exil dans la période d’adaptation. Dans la plupart des cas, c’est dans des quartiers turcs que ces nouveaux migrants ont trouvé du travail ou un logement à prix abordable. La communauté turque a également partagé sa grande expérience associative pour aider ces nouveaux arrivants à s’organiser en associations et ainsi de demander des subsides. Précisons tout de même pour éviter certains raccourcis que les nouveaux turcophones, pour qui la Belgique est souvent le premier lieu de rencontre avec des Turcs, ne sont pas en mesure de connaître la complexité des tendances de ces derniers. En revanche, pour les Turcs ce sont souvent des considérations idéologiques (panturquisme, fraternité religieuse, adversaires géopolitiques communs…) qui constituent la force motrice de cet accueil.

 

Les Ouïgours

Les premiers turcophones qui se sont faits remarquer par l’opinion publique belge et par la communauté turque étaient les Ouïgours, venus essentiellement du Kazakhstan et de la Kirghizie.

Les Ouïgours sont un peuple originaire du Turkestan oriental, aujourd’hui la région autonome du Xinjiang en République populaire de Chine, occupé depuis 1949. Les Ouïgours représentent un des plus importants peuples turcophones dépourvus d’État. Ils comptent entre 7 et 10 millions d’âmes en Chine, laquelle n’a pas ménagé ses efforts pour réduire ce peuple, y compris pas la politique de l’installation massive de Chinois (des Hans) dans la région. Aujourd’hui le peuple ouïgour représente moins de 50% des habitants de la région autonome. Suite aux répressions chinoises débutant dans les années cinquante, de nombreux Ouïgours commencent à fuir la région pour se réfugier d’abord au Kazakhstan, en Kirghizie, en Ouzbékistan soviétiques (où ils sont aujourd’hui environ 500.000), puis en Turquie (avec 15.000 Ouïgours). Enfin, aujourd’hui c’est leur deuxième vague d’exil, [cette fois-ci] vers l’Europe, en l’espace d’un demi-siècle.  

Le durcissement radical de la politique d’asile en Belgique à partir de janvier 2001 a été suivi par l’expulsion médiatisée et controversée d’une trentaine de demandeurs d’asile par  avion vers le Kazakhstan, parmi lesquels plusieurs Ouïgours. Cette action allait provoquer un effet secondaire inattendu : l’intérêt de la société civile pour la situation des Ouïgours et les droits de l’Homme en Asie centrale. Un colloque organisé en janvier 2001 au Sénat portait d’ailleurs spécifiquement sur la situation de cette communauté en exil. De plus, une série d’articles dans la presse ont également permis d’y attirer l’attention. À la même période survient un fait douloureux, le suicide à Dessel d’un jeune Ouïgour, très affecté par l’atmosphère et la peur d’expulsion entretenue par les images musclées véhiculées par les médias. Le véritable choc qui s’abat alors sur cette communauté mobilise la presse, la société civile, un député et la communauté turque. Tous viennent témoigner leur solidarité.

Cette situation motive les Ouïgours de Belgique à s’organiser. Ainsi les premières associations d’Ouïgours se constituent dès 2001 (« Organisation de la jeunesse ouïgoure » à Anderlecht) et en 2002 («Centre culturel ouïgour » à Schaerbeek et « Origine » à Verviers). Ce processus, après quelques échecs et recompositions, aboutit à la création en mai 2003 du Centre culturel ouïgour «Ymyt - Oemoet» (espoir) à Anvers, présidé par Tursun Machpirov et soutenu par le centre local De Wijk. La communauté ouïgoure, de Belgique dont les premiers membres sont arrivés en 1998-1999, compte aujourd’hui environ 500 personnes. La première moitié est originaire du Kazakhstan, la deuxième est composée d’Ouïgours de la Kirghizie mais aussi de l’Ouzbékistan, enfin dans une moindre mesure de la Chine. Installés majoritairement à Anvers et Bruxelles, les Ouïgours sont dans leur quasi-totalité des demandeurs d’asile mais rares sont ceux qui l’obtiennent. Ecrasés entre la superpuissance de la Chine et les régimes autoritaires de l’Asie centrale, les Ouïgours se croient sacrifiés sur l'autel de la real-politique[4]. Malgré tout, ils veillent à préserver leur culture, comme par exemple avec le Centre Oemoet. Ce centre fait partie du Kurultaï (congrès) international des Ouïgours basé à Munich, créé en avril 2004 suite à la fusion du Congrès national du Turkestan de l’est et le Congrès mondial de la jeunesse ouïgoure.

En ce qui concerne leurs premiers pas en Belgique, les Ouïgours ont reçu le plus grand soutien de la part des Turcs et en particulier de la Fédération turque de Belgique (accompagnement dans la recherche de logement et du travail, manifestations folkloriques, campagne de sensibilisation au sein de la communauté turque, soutien d’un avocat turc pour des Ouïgours risquant l’expulsion). Aujourd’hui, quand la communauté acquiert une expérience associative suffisante, elle opère avec l’aide des acteurs publics (De Wijk). Les contacts avec les associations turques sont moins fréquents. Par ailleurs, les Ouïgours pratiquants vont prier dans les mosquées turques et participent avec les Turcs aux fêtes traditionnelles religieuses[5]. Sur le terrain médiatique, outre la multitude des sites internet ouïgours - le Centre Ymyt-Oemoet a aussi le sien (ymyt.com) - les Ouïgours regardent la télévision kazakhe par satellite et, par ailleurs, un bulletin d’informations est édité à Munich en ouïgour (écriture arabe), en anglais, en turc et bientôt en russe.

 Les Azéris

Une autre communauté turcophone importante qui fait parler d’elle dans la presse turque locale sont les Azéris. La diaspora azérie compte plus de deux millions de personnes dans l’espace de l’ex-URSS, essentiellement en Russie et en Ukraine et de plus en plus en Europe. En ce qui concerne la communauté azérie de Belgique, elle se divise en deux  : des Azéris de Turquie (de la province d’Igdir), arrivés en tant que travailleurs turcs dans les années 1960-70 et des Azéris venant de l’Azerbaïdjan. La communauté des Azéris de l’Azerbaïdjan s’est constituée depuis 1998-1999. Ils sont aujourd’hui à peu près deux cents  personnes (contre environ 2.000 Azéris turcs d’Igdir). Seule une dizaine de familles a obtenu un séjour définitif (statut de réfugié, régularisation). L’écrasante majorité est composée de demandeurs d’asile mais aussi d’environ 10 à 15% de clandestins (des demandeurs d’asile déboutés ou des «touristes»). Il y a aussi un petit nombre d’étudiants ou de travailleurs qualifiés arrivés avec contrat. La plupart des Azéris est  installée à Bruxelles et Anvers.

Pour ce qui est de la vie associative, ce sont d’abord des Azéris turcs qui ont fondé en 1993 la première association (parmi lesquels Ferhat Calisan, aujourd’hui président du Comité des parents turcs de Molenbeek). Ensuite vient vers 1998 le «Centre culturel et d’information d’Azerbaïdjan» [6], dirigé par Bülent Gürçam, un homme d’affaire turc de souche azérie, ancien journaliste des quotidiens turcs Tercüman et Hürriyet et ancien chauffeur de l’ambassade d’Azerbaïdjan. Parallèlement, Gürçam fonde en 1999 l’«Alliance belgo-azérie Shur» à Uccle et enfin, en 2000, l’association «la Maison d’Azerbaïdjan» à Molenbeek avec des demandeurs d’asile d’Azerbaïdjan. Cette dernière avait notamment organisé une exposition de photos sur la Place de la Monnaie à Bruxelles (février 2003) commémorant le 11-ème anniversaire du massacre au village Khodjali où des centaines de civils ont été exterminés par la guérilla arménienne lors du conflit autour de Nagorny Karabakh. Cette manifestation avait suscité un grand intérêt dans la communauté turque.

Au début 2003, l’association «Odlar Yurdu» (pays du feu) a fait une apparition brève et mouvementée. Elle fut fondée par Adalet Guliyev, ancien réfugié naturalisé, et Lokman Uzel, ressortissant turc des Pays-Bas. Leur association a mené une série d’actions de protestation à l’encontre ses autorités arméniennes, accusées de soutien aux massacres des Azéris dans le Nagorny Karabakh, notamment un rassemblement en février 2003 devant l’ambassade d’Arménie, soutenu par le BTKK (Conseil de coordination turc de Belgique). Après une tentative d’assassinat, attribuée aux Arméniens par les sites turcs et azéris, Guliyev a mis fin à sa carrière politique.

 

Aujourd’hui la majorité des Azéris est organisée autour du «Centre Européen des Azéris»[7], créé depuis le début 2004 par Fatma Aliyeva et son époux, Bahri Yildirim, homme d’affaire turc originaire des Pays-Bas. Actuellement, l’association compte environ 150 membres, dont une écrasante majorité d’Azéris de l’Azerbaïdjan, mais aussi quelques-uns de Turquie. Ce centre a notamment organisé une manifestation en février dernier au  rond-point Schuman pour commémorer le massacre de Khodjali, une action soutenue par la BADD (l’Association de la pensée d’Atatürk de Bruxelles) et le BTKK. Outre des objectifs sociaux et culturels, cette formation vise à sensibiliser l’opinion publique au sort des réfugiés azéris du Nagorny Karabakh (environ un million de personnes) et à l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Elle anime également un groupe de danses folkloriques, un cercle de jeu d’échecs et des cours de langues. La BADD leur prête gracieusement son local pour des réunions et activités, ainsi que son équivalent à Anvers (AADD). Outre les associations de la pensée d’Atatürk, ce sont aussi le BTKK et la Fédération turque de Belgique qui accordent volontiers leur soutien à la communauté azérie. Il faut également mentionner le soutien du Comité des parents turcs de Molenbeek, dont le président Ferhat Calisan est par ailleurs membre du conseil d’administration du Centre européen des Azéris.

La convergence politique des Azéris et des Turcs s’explique par un dénominateur commun : l’existence de différends avec les Arméniens. Alors que l’Azerbaïdjan s’active pour récupérer les territoires occupés illégalement par les Arméniens, la Turquie essaie de contrer les revendications arméniennes de reconnaissance du génocide du 1915. Et à l’heure où ces revendications se faisaient entendre de plus en plus en Europe, il fallait tout naturellement s’attendre à ce que les associations turques soutiennent activement à leur tour les revendications des Azéris dénonçant l’Arménie.

Le Centre européen des Azéris fait également partie d’une plate-forme de la diaspora azérie européenne, pilotée par le département du gouvernement de Bakou chargé des relations avec les expatriés. Seul le Centre de Fatma Aliyeva a été invité de Belgique au congrès européen de cette plate-forme qui a eu lieu en avril de cette année en Allemagne[8].  Un autre objectif que se donne cette association est de permettre aux femmes azéries d’être plus actives dans la vie sociale et politique. C’est qu’elle veut se distinguer des associations précédentes jugées «trop masculines».
Pour suivre l’actualité de leur pays, les Azéris sont mieux gâtés que les autres turcophones, dans la mesure où ils peuvent capter deux chaînes de télévision par satellite. De plus, lors de la dernière réunion en août 2004 des représentants des diasporas européennes à Oslo, il a été décidé d’œuvrer à la création d’une chaîne de télévision azérie en Europe. Pour le reste, les Azéris forment une communauté assez «branchée» sur internet.

 

Kirghizes, Tatars et Bachkirs

 

Parmi les turcophones présents en Belgique se distingue également la petite mais active communauté kirghize. Les Kirghizes, qui ont commencé à débarquer en Belgique à partir de 1999, proviennent essentiellement du nord de leur pays. L’écrasante majorité des Kirghizes de Belgique est constituée de demandeurs d’asile et seulement une petite minorité vit en séjour stable (statut de réfugié, travailleurs qualifiés, regroupement familial). Malgré le fait qu’ils ne soient que quelques centaines en Belgique, ils s’efforcent de mener au mieux des activités sociales et culturelles. Plusieurs soirées ont notamment été organisées dans le Limbourg. Parallèlement, l’organisation de la diaspora kirghize en Europe «Manas» (kirgisien.narod.ru), basée en Allemagne et représentée en Belgique par Ulan Kalilov, a décidé lors de son congrès à Hanau en mai 2004 de se dynamiser davantage. L’association met l’accent sur des échanges socio-économiques et culturels avec la Kirghizie. Elle fait d’ailleurs partie de l’Assemblée des peuples de Kirghizie, est membre du conseil international de la ville de Hanau et membre du conseil d’administration du site international des Kirghizes du monde (kyrgyz.us). Les Kirghizes n’ont pas encore de télévision par satellite captable en Belgique. Par ailleurs, la communauté kirghize n’a pas encore développé des contacts intenses avec les associations turques bien qu’il existe une communauté kirghize en Turquie (émigration depuis le début du XXe siècle) et beaucoup d’étudiants. Enfin, il convient de mentionner la présence du plus célèbre Kirghize de Belgique: Tchingiz Aïtmatov, un des écrivains contemporains les plus lus (selon l’Unesco) et ambassadeur de son pays à Bruxelles.

Enfin, les turcophones de Belgique ne proviennent pas que d’Asie centrale ou du Caucase mais aussi de la Russie, comme les Tatars et les Bachkirs, deux peuples turcophones très proches l’un de l’autre dont les républiques autonomes se situent entre la Volga et l’Oural et comptent respectivement 6 et 1,5 million d’habitants. Il y a très peu de Tatars et de Bachkirs en Belgique. Il existe une importante communauté en Allemagne dont un centre culturel à Berlin (créé en 1999 et soutenu par l’Institut de la turcologie de l’Université de Berlin). En Belgique, cette nouvelle communauté a commencé à se former à partir des années 1999-2000 ; il s’agit surtout de demandeurs d’asile provenant de Russie, mais aussi des pays de l’Asie centrale où ils ont vécu durant l’époque soviétique. Ils n’ont pas encore d’association en Belgique, mais ils ont l’intention de jeter les fondements d’une plate-forme européenne dans un avenir proche. Actuellement, les Tatars et les Bachkirs du Benelux «s’organisent» via des forums sur internet (bashkortostan.net/tugan). Malgré le fait qu’ils aient en général des liens culturels et économiques très développés avec la Turquie, où une importante communauté tatare s’est formée à partir des migrations depuis la fin du XIXe siècle, la jeune communauté tatare et bachkire n’a pas encore développé des liens étroits avec la communauté turque de Belgique.

Pour terminer, il convient également de noter la présence en Belgique d’autres turcophones comme des Ouzbeks, des Kazakhs, des Koumyks du Daguestan, des Karatchaïs du Caucase du Nord et des Gagaouzes de Moldavie (seul peuple turcophone de confession chrétienne orthodoxe).



[1] Panturquisme ou pantouranisme : mouvement politique nationaliste tendant à réunir tous les peuples turcs dans le cadre d’un même État ou dans une union autour de la Turquie.
[2] Les réseaux d’écoles et d’universités, l’œuvre des fondations privées appartenant aux confréries turques, parmi lesquels se distinguent les Nurcular de Fethullah Gülen, font d’ailleurs l’objet de nombreuses controverses en Turquie, en Russie et dans des républiques turcophones.
[3] Voir le soutien accordé par les Turcs, essentiellement proches de Milli Görüş, de la Fédération turque de Belgique ou des confréries, aux communautés non turcophones comme les Afghans, les Bosniaques, les Kosovars ou les Tchétchènes.
[4] La cause ouïgoure jouit du soutien important du Parti radical transnational grâce auquel en octobre 2001 a été organisée au Parlement européen à Bruxelles une conférence intitulée "La situation au Turkestan Oriental après 50 ans d'occupation communiste chinoise" ainsi que le 3-ème Congrès mondial des Ouïgours. La préparation de cette conférence a subi un sérieux revers quand on apprit que de nombreux délégués ouïgours ne reçurent pas de visas pour motif de sécurité dans l’atmosphère de l’après 11 septembre. Député européen et secrétaire du Parti radical, Olivier Dupuis avait dénoncé «des forces de l’ombre» et «de petits Quiesling en service permanent au sein de notre Parlement » qui ensemble avec «l’Ambassade de la République populaire de Chine s’emploie depuis des semaines (…) à torpiller une conférence qui risquerait de mettre en lumière une politique d’occupation, d’humiliation et de destruction tout aussi grave mais bien moins connue que celle mise en oeuvre au Tibet».
[5] Les Ouïgours, comme les autres turcophones, fêtent aussi le Nevrouz, le Nouvel An du 21 mars ou la Fête de Printemps qui est une fête nationale dans toutes les républiques turcophones, mais aussi une fête adoptée depuis peu par la Turquie, où cette tradition était depuis longtemps vue d’un mauvais œil car observée par les minorités kurde et alévie. 
[6] En juin 1998 cette association a démis Gürçam de son titre de président, puis s’est dissoute (Moniteur.be 24.12.1998). Néanmoins, on lit sur le site diaspora.az appartenant au Département du gouvernement azéri chargé des communautés expatriées qu’en 1999, sur base de ce Centre, a été créé une «Association d’amitié Belgo-Azérie» à Saint-Josse. L’association n’a pas fonctionné longtemps.
[8] Alors que sur le site de ce département ce sont encore la Maison d’Azerbaïdjan et l’Association d’amitié Belgo-Azérie qui figurent comme interlocuteurs en Belgique.

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Turkstaligen: een grote familie?

door Murat Daoudov

Feb 2005 Uitpers.be & Ymyt.com


Oeigoeren, Azeri's, Kirgiezen, Tataren of Basjkieren, al deze minderheden die zich in België gevestigd hebben, delen een Turkstalig dialect, zonder dat ze van Turkije afkomstig zijn. Hoe organiseren ze zich en wat zijn hun banden met de Turkse gemeenschap?

De ineenstorting van de Sovjet-Unie en de opkomst van een Turkstalige regio die zich uitstrekt van Oost-Europa tot China, heeft de belangstelling gewekt van Turkije. Velen zien in deze verandering een historische gelegenheid om panturkse(1) ideeën te ontwikkelen. Tijdens de Sovjet-heerschappij over Centraal-Azië en de Kaukasus was dit niet mogelijk.

In de jaren 1990 heeft Turkije veel moeite gedaan om de banden met de "kleine broertjes"aan te halen. Door topoverleg tussen staatshoofden van Turkstalige landen, Turkse televisie-uitzendingen over de regio's en economische investeringen om Turkstalige colleges en universiteiten(2) op te richten, zoeken de zusterstaten toenadering. Bovendien zorgt een programma van Ankara ervoor dat tienduizenden jonge Turkstaligen met een staatsbeurs in Turkije kunnen studeren. Dit programma wil naast ontwikkelingshulp een Turks sprekende elite vormen om de in het Russisch opgeleide groep te vervangen. Gezien de historische banden, wordt Turkije door het Westen gezien als een stabiliserende factor voor de godsdienst. Het Westen verwacht dat ze het Turks model, gebaseerd op scheiding van kerk en staat en vrije markteconomie overnemen.

De uitwisselingen hebben zeker effect gehad op de Turkstalige diaspora in Europa, die met veel belangstelling en sympathie de nieuwe Turkstalige immigranten verwelkomd heeft. Door de toenemende komst van migranten en asielzoekers uit het Oosten hebben de Turken in Europa hun "bloedbroeders", waarover ze in de Turkse media al zoveel gehoord hadden, ontdekt. Natuurlijk heeft dit fenomeen meer belangstelling gewekt bij Turken die door hun politieke of spirituele overtuiging, gevoeliger zijn dan anderen. Zo heeft de Turkse Federatie van België (nationalistisch en pantouranistisch) zich onder de Turkse fracties geprofileerd met de steun aan de nieuwe Turken. De door bloed en taal verwante gemeenschappen kwamen vanaf 1998 in België toe .

De Turkse gemeenschap, bekend om haar liefdadigheid, heeft nieuwe Turkstaligen geholpen in de overgangsperiode uit ballingschap. Vaak hebben de nieuwe migranten in de Turkse wijken werk en onderdak gevonden voor een redelijke prijs. De Turkse gemeenschap heeft ook haar grote ervaring met het verenigingswerk geleend om de nieuwkomers te helpen zich te organiseren in verenigingen en alzo subsidies te krijgen. Anderzijds zijn het voor de Turken vaak ideologische overwegingen (panturkisme, religieuze broederschap, gemeenschappelijke geopolitieke tegenstanders...) die de drijvende kracht vormen van het onthaal.

De Oeigoeren

De eerste Turkstaligen die zich lieten opmerken door de Belgische publieke opinie en de Turkse gemeenschap, zijn de Oeigoeren. Ze komen hoofdzakelijk van Kazakhstan en Kirgizstan.

De Oeigoeren zijn een volk afkomstig van Oost-Turkestan. Vandaag is dit de autonome regio Xinjiang in de Volksrepubliek China, bezet sinds 1949. De Oeigoeren zijn één van de belangrijkste Turkstalige volkeren zonder staat. In China zijn ze met 7 à 10 miljoen. China heeft veel inspanningen gedaan om dit volk te bedwingen, bijvoorbeeld door de massieve immigratiepolitiek van Han-Chinezen in de regio. Vandaag telt het Oeigoerse volk minder dan 50% van de bewoners van de autonome regio. Tengevolge van de Chinese repressie, die begon in de jaren 1950, zijn veel Oeigoeren eerst gevlucht naar Kazakhstan, Kirgizstan en Oezbekistan (waar ze vandaag met ongeveer 500.000 zijn), daarna naar Turkije (met 15.000 Oeigoeren). Vandaag komt de tweede migratiegolf in een halve eeuw tijd naar Europa.

De radicale verstrenging van het Belgische asielbeleid van januari 2001 leidde tot de gemediatiseerde en controversiële uitwijzing van een dertigtal asielzoekers per vliegtuig naar Kazakhstan, onder wie verschillende Oeigoeren. Deze actie had een onverwacht neveneffect: de maatschappelijke belangstelling voor de situatie van de Oeigoeren en de mensenrechten in Centraal-Azië. Een colloquium georganiseerd in de Senaat in januari 2001 handelde specifiek over de situatie van deze gemeenschap in ballingschap. Bovendien heeft een reeks artikelen in de pers ook de aandacht op haar gevestigd. In dezelfde periode vond een pijnlijk voorval plaats, de zelfmoord van een jonge Oeigoer in Dessel. Hij was erg aangegrepen door de sfeer en angst voor uitwijzing door de beelden van gepantserde voertuigen in de media. Het was een echte shock voor de gemeenschap, gemobiliseerd door de pers, de maatschappij en een afgevaardigde van de Turkse gemeenschap. Allen betuigden hun solidariteit.

Deze situatie motiveerde de Oeigoeren in België om zich te organiseren. Zo werden in 2001 de eerste Oeigoerse verenigingen gevormd ("Organisatie van de Oeigoerse jeugd" in Anderlecht) en in 2002 ("Oeigoers cultureel centrum" in Schaarbeek en "Oorsprong" in Verviers). Dit proces, na enkele tegenslagen en herschikkingen, mondt uit in de oprichting van het Oeigoers cultureel centrum "Ymyt" in mei 2003 in Antwerpen. Aan het hoofd staat Tursun Machpirov. Ymyt wordt gesteund door het lokale centrum De Wijk. De Oeigoerse gemeenschap in België, waarvan de eersten in 1998-1999 toekwamen, telt vandaag ongeveer 500 mensen. De ene helft is afkomstig van Kazakhstan, de andere helft van Kirgistan, maar ook van Oezbekistan en in beperkte mate van China. De Oeigoeren wonen hoofdzakelijk in Antwerpen en Brussel; ze zijn bijna allemaal asielzoeker; zelden worden ze erkend. Verpletterd tussen de supermacht China en autoritaire regimes in Centraal-Azië, voelen de Oeigoeren zich slachtoffer van de realpolitik(3). Ondanks alles waken ze erover hun cultuur te behouden, zoals bijvoorbeeld via het centrum Ymyt. Dit centrum is een onderdeel van het internationale Kurultaï (congres) van de Oeigoeren, gevestigd in München, opgericht in april 2004 na de fusie van het nationaal congres van Turkestan en het World Youth Oeigoer Congres.

Bij hun eerste kennismaking met België kregen de Oeigoeren veel steun van Turken, in het bijzonder van de Turkse federatie van België (begeleiding bij het zoeken naar een woning, werk, folkloristische manifestaties, sensibiliseringscampagnes bij de Turkse gemeenschap, steun van een Turkse advocaat voor Oeigoeren die dreigden uitgewezen te worden). Nu de gemeenschap voldoende ervaring heeft met verenigingswerk, werkt ze met de steun van openbare instellingen (De Wijk). De contacten met Turkse verenigingen zijn minder frequent. Anderzijds gaan de Oeigoeren bidden in Turkse moskeeën en vieren ze samen traditionele religieuze feesten(4). Naast de vele internetsites (ymyt.com) volgen de Oeigoeren op mediagebied de Kazakhse televisie per satelliet. Er wordt een informatieblad gemaakt in München in de Oeigoerse taal (Arabisch schrift), in het Engels, het Turks en binnenkort in het Russisch.

De Azeri's

Een andere belangrijke Turkstalige gemeenschap, die van zich laat spreken in de lokale Turkse pers, zijn de Azeri's. Haar diaspora kent meer dan 2 miljoen mensen in de ex-Sovjet-Unie, voornamelijk in Rusland en Oekraïne en meer en meer in Europa. De Azeri-gemeenschap in België is in twee verdeeld: Azeri's van Turkije (van de provincie Igdir), als Turkse arbeiders in de jaren 1960-70 naar ons land gekomen, en Azeri's van Azerbeidzjan. De gemeenschap van Azeri's van Azerbeidzjan heeft zich gevormd sedert 1989-99. Vandaag zijn ze met 200 (tegenover 2.000 Azeri's van het Turkse Igdir). Slechts een tiental families heeft een definitief verblijf gekregen in ons land (statuut van vluchteling, regularisatie). De overgrote meerderheid zijn asielzoekers maar ook 10 à 15% illegalen (uitgeprocedeerde asielzoekers of "toeristen"). Er is ook een klein aantal studenten of gekwalificeerde arbeiders met contract. De meeste Azeri's wonen in Brussel of Antwerpen.

Wat betreft het verenigingsleven, zijn het in de eerste plaats de Turkse Azeri's die in 1993 de eerste vereniging oprichtten (waaronder Ferhat Calisan, vandaag voorzitter van het Comité van Turkse Ouders in Molenbeek). In 1998 volgt het "Cultureel en Informatie Centrum van Azerbeidzjan". Het wordt geleid door Bülent Gürçam, een Turks zakenman met Azeri-roots. Hij was journalist voor de Turkse kranten Tercüman en Hürriyet en chauffeur van de ambassade van Azerbeidzjan. Tegelijkertijd richt Gürçam in 1999 het "Belgisch-Azerische Verbond Shur" op in Ukkel en in 2000 de vereniging "Het Huis van Azerbeidzjan" in Molenbeek met asielzoekers uit Azerbeidzjan. Dat laatste organiseerde een fototentoonstelling op het Muntplein in Brussel (februari 2003). De tentoonstelling herdacht de elfde verjaardag van het bloedbad in het dorpje Khodjali waar honderden burgers afgeslacht werden door de Armeense guerrilla in het conflict over Nagorno-Karabach (een vooral door Armeniërs bewoonde enclave in Azerbeidzjan). De manifestatie kende een grote belangstelling vanwege de Turkse gemeenschap.

Begin 2003 kent de organisatie "Odlar Yurdu" (Land van Vuur) een kort en bewogen bestaan. Ze werd gesticht door Adalet Guliyev, een genaturaliseerde vluchteling, en Lokman Uzel, een Turk van Nederlandse afkomst. De organisatie voerde een aantal protestacties tegen de Armeense autoriteiten die ze beschuldigde van medewerking aan de afslachting van Azeri's in Nagorno-Karabach. Een betoging aan de ambassade van Armenië kreeg de steun van de BTKK (Coördinatieraad van de Turken in België). Na een moordaanslag, door Turkse en Azeri websites toegeschreven aan Armeniërs, maakt Guliyev een eind aan zijn politieke carrière.

Vandaag is de meerderheid van de Azeri's georganiseerd in het "Europees Centrum van de Azeri's", begin 2004 gesticht door Fatma Aliyeva en haar echtgenoot, Bahri Yildirim, Turks zakenman uit Nederland. De organisatie telt ongeveer 150 leden, waarvan de overgrote meerderheid Azeri's van Azerbeidzjan zijn, maar ook enkele van Turkije. Het centrum heeft afgelopen februari een manifestatie georganiseerd aan het rondpunt Schuman in Brussel om het bloedbad van Khodjali te herdenken. De actie werd gesteund door de BADD (vereniging in Brussel gebaseerd op het gedachtengoed van Atatürk) en de BTKK. Naast sociale en culturele doelstellingen wil de vereniging de publieke opinie sensibiliseren voor het lot van de Azerische vluchtelingen van Nagorno-Karabach (ongeveer één miljoen personen) en de territoriale integriteit van Azerbeidzjan. Ze leidt ook een groep van folkloristische dansers, een schaakcircuit en taalcursussen. De BADD leent ze haar lokaal voor vergaderingen en activiteiten, net zoals haar tegenhanger in Antwerpen (AADD). Ook de BTKK en de Turkse federatie van België bieden graag hulp aan de Azerische gemeenschap. Ook het Comité van Turkse Ouders van Molenbeek moet vermeld worden; haar voorzitter, Ferhat Calisan is overigens lid van de administratieve raad van het Europees Centrum van de Azeri's.

Het politiek samengaan van Azeri's en Turken is te verklaren door een gemeenschappelijk kenmerk: geschillen met de Armeniërs. Terwijl Azerbeidzjan druk in de weer is om bezette gebieden te heroveren op de Armeniërs, verzet Turkije zich tegen de Armeense eisen om de volkerenmoord van 1915 te erkennen. Men moet afwachten hoe Turkse verenigingen actief de eisen steunen van Azeri's die zich kanten tegen Armenië.

Het Europees centrum van de Azeri's is onderdeel van een platform van de Azerische diaspora in Europa, die bestuurd wordt door de regering van Bakoe, belast met de contacten met bannelingen. Enkel het Centrum van Fatma Aliyeva werd door de Belgische overheid uitgenodigd deel te nemen aan het Europees congres van dit platform, dat plaatsvond in Duitsland in april 2004. Een andere doelstelling van de vereniging, is de actievere deelname van Azerische vrouwen aan het sociale en culturele leven. Ze wil zich afzetten tegen verenigingen die voorheen als té "mannelijk" werden aanzien.

Om de gebeurtenissen in hun land te volgen, worden de Azeri's meer verwend dan de andere Turkstaligen, gezien ze twee televisiezenders kunnen ontvangen per satelliet. Daarnaast vormen de Azeri's een hechte gemeenschap via internet.

Kirgiezen, Tataren en Basjkieren

Onder de Turkstaligen in België onderscheidt zich ook de kleine maar actieve Kirgiese gemeenschap. De Kirgiezen die vanaf 1999 naar België kwamen, komen voornamelijk uit het noorden van hun land. De overgrote meerderheid van Kirgiezen in België is asielzoeker en slechts een kleine minderheid heeft een stabiel statuut (statuut van vluchteling, gekwalificeerde werknemers, familiehereniging). Ondanks het feit dat ze maar met enkele honderden zijn in België, doen ze hun best om sociale en culturele activiteiten te organiseren. In Limburg zijn verschillende avonden georganiseerd. De organisatie van de Kirgiese diaspora in Europa, "Manas" (kirgisien.narod.ru), gevestigd in Duitsland, in België vertegenwoordigd door Ulan Kalilov, besliste op een congres in mei 2004 zich dynamischer op te stellen. De vereniging legt de nadruk op socio-economische en culturele uitwisseling met Kirgistan. Ze is lid van de Raad van het volk van Kirgistan, lid van de internationale raad van de stad Hanau en van administratieve raad van de internationale Kirgiese site (kyrgyz.us). De Kirgiezen hebben nog geen satellietontvangst in België. De Kyrgyzse gemeenschap heeft nog geen intense contacten opgebouwd met Turkse verenigingen, hoewel er in Turkije een Kirgiese gemeenschap is (emigratie sinds het begin van de XXe eeuw). De meest gekende Kirgies, Tchingiz Aïtmatov, één van de meest gelezen hedendaagse schrijvers (volgens Unesco), is ambassadeur voor zijn land in Brussel.

Tot slot komen de Turkstaligen in België niet alleen van Azië en de Kaukasus, maar ook van Rusland, zoals de Tataren en Basjkieren. Deze twee Turkstalige volkeren zijn nauw aan elkaar verwant. Hun autonome republieken bevinden zich tussen de Volga en de Oeral en tellen respectievelijk 6 en 1.5 miljoen inwoners. In België zijn er heel weinig Tataren en Basjkieren. In Duitsland is er een belangrijke gemeenschap met een cultureel centrum in Berlijn, dat gesticht is in 1999 en ondersteund wordt door het Turkologisch Instituut van de Universiteit. In België begon deze nieuwe gemeenschap zich te vormen in 1999-2000. Het gaat vooral om asielzoekers uit Rusland, maar ook Centraal-Aziatische landen, waar ze tijdens de Sovjet periode woonden. In België hebben ze nog geen vereniging, maar er zijn plannen voor een Europees platform in de nabije toekomst. Nu "organiseren" de Tataren en Basjkieren van de Benelux zich via internet forums (bashkortostan.net/tugan). Ondanks het feit dat er culturele en economische banden zijn met Turkije, waar een grote Tataarse gemeenschap leeft sinds het einde van de 19e eeuw, zijn er nog geen nauwe banden met de Turkse gemeenschap in België.

Om af te sluiten, is het gepast om de aanwezigheid van andere Turkstaligen in België te vernoemen, zoals de Oezbeken, de Kazakhen, de Koemyks van Dagestan, de Karatsjajs van het noorden van de Kaukasus en de Gagaoezïërs van Moldavië (enig Turkstalig volk met een christelijk orthodoxe religie).

(Uitpers, nr. 61, 6de jg., februari 2005)

Murat Daoudov is medewerker van het Centrum voor gelijke kansen en racismebestrijding en het observatorium voor migraties.

Noten:

(1) Panturkisme of pantouranisme: nationalistische politieke beweging die ernaar streeft om alle turkse volkeren te verenigen in één staat of unie rond Turkije.

(2) De netwerken van scholen en universiteiten , het werk van privé verenigingen van Turkse broederschappen, veroorzaken talloze controverses in Turkije, Rusland en Turkstalige republieken.

(3) De Oeigoerse zaak krijgt steun van de transnationale Radicale Partij. In oktober 2001 organiseerde deze partij een congres in het Europees parlement, getiteld "De situatie van Oost-Turkestan na 50 jaar Chinese communistische bezetting" en het derde Oeigoers Wereldcongres. De voorbereiding van deze conferentie kende een serieuze tegenslag omdat vele Oeigoerse afgevaardigden geen visum kregen omwille van veiligheidsredenen na 11 september. Europees afgevaardigde en secretaris van de Tadicale Partij, Olivier Dupuis, hekelde "de machten van de schaduw" en "kleine Quieslings in permanente dienst van ons parlement", die samen met de "Ambassade van de Volksrepubliek China al weken op voorhand (...) een conferentie wil doen mislukken, omdat ze riskeerde een politiek van bezetting, vernedering en vernietiging aan het licht te brengen".

(4) Zoals andere Turkstaligen, vieren de Oeigoeren ook Nevroz, het Nieuwjaar van 21 maart of het Lentefeest. Dit is een nationaal feest in alle Turkstalige republieken, door Turkije slechts sinds kort overgenomen. In Turkije wordt deze traditie scheef bekeken omdat ze wordt nageleefd door de Koerdische minderheid.

http://www.uitpers.be/artikel_view.php?id=961

http://ymyt.com/nl/2/29_1.shtml Vertaald door Dirk Verghote.

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